Lancement du satellite GOCE qui mesurera en détail le champ de gravité terrestre
Le 17 mars 2009, le satellite d’étude de la gravité et de la circulation océanique en régime stable (GOCE pour Gravityfield and steady-state Ocean Circulation Explorer) de l’Agence spatiale européenne (ESA) a été injecté sur une orbite terrestre basse (260 km d'altitude) par un lanceur russe.
GOCE mesurera en particulier les infimes variations du champ de gravité terrestre sur l’ensemble de la planète. Le satellite de l'ESA volera à seulement 260 km d'altitude ce qui constitue un avantage certain pour mesurer le champ de gravité de la planète, car plus on est proche de la Terre et plus le champ de gravité est élevé.
Pendant vingt-quatre mois (dont 2 périodes d’acquisition de données d’environ 6 mois chacune), il collectera des données gravitationnelles en trois dimensions couvrant l’ensemble du globe. Le traitement au sol de ces données brutes permettra d’aboutir à la carte la plus précise jamais dressée du champ de gravité terrestre et de définir le géoïde – surface de référence exacte de notre planète – de manière plus fine. Affiner la connaissance du géoïde, qui représente la forme théorique de la Terre si elle était recouverte d’océans au repos, est essentiel pour approfondir l’étude de la planète, de ses océans et de son atmosphère. Le géoïde défini servira de modèle de référence pour mesurer et modéliser l’évolution du niveau des mers, la circulation océanique et la dynamique des calottes polaires.
Pour mesurer le champ de gravité, GOCE emporte six accéléromètres ultra sensibles montés par paire qui enregistreront les données selon trois axes orthogonaux. La mission ne mesurera pas la gravité elle-même, mais les infimes écarts de gravité relevés entre les accéléromètres de chaque paire, séparés l’un de l’autre de 50 centimètres. Les données collectées par GOCE permettront de déterminer l’altitude du géoïde avec une précision de 1 à 2 centimètres et de repérer les anomalies du champ de gravité à 1 milligal près (les montagnes, par exemple, entraînent généralement des variations gravitationnelles locales de l’ordre de quelques dizaines à une centaine de milligals). La résolution spatiale sera améliorée par rapport aux missions précédentes, présentant des performances de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres contre 100 kilomètres pour GOCE.
Pour en savoir plus :
- L’ESA lance la première mission de son Programme d’exploration de la Terre, GOCE, un article du site de l'Agence Spatiale Européenne ;
- GOCE : le champ de gravité terrestre à la carte, un article du site du CNES ;
- GOCE sur le site des missions scientifiques du CNES ;
- GOCE : le cartographe de la gravité terrestre, Les secrets de la mission avec Georges Balmino, CNES, à écouter sur Ciel et Espace Radio.